APRÈS L'ATTENTAT, UN FILM DOCUMENTAIRE DE SYLVAIN DESMILLE

Le 8 novembre 2016, à 20h30, LCP-Assemblée nationale a diffusé en première mondiale le dernier film de Sylvain Desmille Après l'attentat, documentaire de 53' qui retrace et analyse le processus de reconstruction des victimes françaises d'attentats en mettant en perspective celles des actes terroristes des années 1980 et 1990 au regard des victimes des attentats de 2015. Le débat Droit de suite présenté par Jean-Pierre Gratien suit cette diffusion. 


LIEN DU FILM APRES L'ATTENTAT EN VERSION INTEGRALE HD SUR YOUTUBE




En bas de page les bonus du film et récits des attentats dans leur intégralité. 

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REVUE DE PRESSE.


TÉLÉRAMA n°3488, 
critique  d'Isabelle Poitte du 16/11/16

 



NOUVEL OBS/ Télé Obs n°2715. Le choix de l'obs. 
Critique de Nebia Bendjebbour du 17/11/16





Le Choix de l'OBS du 25 novembre 2016










 L'Humanité Dimanche 
N° 534 du 3 novembre 2016






Note maximale des téléspectateurs 
4/4 sur leFigaro tv 








BANDE ANNONCE


 Bande annonce du film Après l'attentat de Sylvain Desmille





SYNOPSIS

En donnant la parole aux victimes d’attentats perpétrés en France depuis les années 1980 jusqu’à ceux du 13 novembre 2015, ce film digne et au point de vue original retrace à hauteur d’hommes et de femmes, non sans humour, l’après attentat, des premières minutes à plus de trente ans d’écart. Cette mise en perspective permet de retracer le processus de reconstruction physique, psychologique, matériel et judiciaire des victimes d’attentats ainsi que le combat mené depuis 1986 par les associations pour la reconnaissance et les droits des victimes. 

Réalisé sans commentaire pour mieux mettre en avant la parole des témoins souvent oubliés des médias, ponctué d’images d’archives qui rappellent combien la France fut touchée par les vagues d’attentats terroristes (de la rue Marbeuf et de la rue Cardinet en 1982, de la rue de Rennes en 1986 et de ceux du RER B de Saint-Michel et Port-Royal en 1995-96), Après l’attentat croise les expériences des victimes anciennes et celles des victimes plus récentes pour montrer à la fois ce qui est de la permanence mais aussi les acquis et les avancées qui ont permis de mieux prendre en considération les victimes d’attentats en France. Ce documentaire en marge des commémorations traditionnelles offre un éclairage pour tous ceux qui ignorent le parcours des victimes et comment après le choc initial, elles parviennent à vivre après l’attentat avec l’attentat. 


Attentat des terrasses, 13 novembre 2015, voilà un an. 



QUESTIONS AU RÉALISATEUR

LCP-Assemblée nationale: Comment et pourquoi avoir choisi de questionner l' Après l’attentat ? 

Sylvain DesmilleD’une manière générale, quand on analyse la plupart des films sur les attentats, passés et récents, la très grande majorité les aborde du point de vue de l’événement. Ils en retracent le déroulement, le plus souvent sous la forme d’une enquête journalistique, à grand renfort d’effets, de révélations, de bons et moins bons sentiments. Les victimes interviennent alors en tant que témoins, pour accréditer ou remettre en cause la narration. En ce sens, ces films renvoient à la définition juridique de la victime, partie civile mais rarement partie prenante. 

Les attentats de janvier puis surtout ceux du 13 novembre 2015, de Bruxelles, d’Istanbul, d’Orlando et de Nice en 2016 ont contribué à mettre les victimes en avant, alors qu’auparavant les médias s’attachaient surtout aux terroristes. Tout le monde s’est senti visé, concerné, touché. Ce changement de point de vue a été également cristallisé au niveau des instances politiques par la création après le 13 novembre du Secrétariat d’État chargé de l’aide aux victimes. 

Après l’attentat prend acte de cette évolution, même si l’idée de ce documentaire, et son titre qui a valeur de concept en soi, m’est venue dès le 14 novembre 2015 au matin. Comment les victimes des attentats plus anciens avaient-elles surmonté cette épreuve ? et sur le long terme. Leurs expériences pourraient-elles aider les victimes des attentats plus récents ? Tel fut le point de départ de ce documentaire... 


Et qu’avez-vous découvert ?

D’abord, j’ai découvert des personnalités touchantes et épatantes, douées d’un sens analytique rare, mais qui avaient souffert d’avoir été délaissées par les médias focalisés sur les terroristes, et de n’avoir été prises ni en charge ni en compte par les institutions... C’est en particulier le cas des victimes des années 1980. 

A partir de 1974 et surtout après 1980, on s’en souviendra, la France a connu alors plusieurs vagues d’attentats terroristes extrêmement violents, tantôt ciblés (attentats de la rue Copernic, de la rue des Rosiers, de la rue Marbeuf, de la rue Cardinet entre autres) tantôt aveugles (attentat de la rue de rennes voilà trente ans, du rer Saint-Michel et du rer Port-Royal dont on commémorera le vingtième anniversaire le 3 décembre prochain). Ces victimes regroupées dans l’association SOS-attentats ont dû se battre pour que l’État crée en 1986 un fonds de garantie et d'indemnisations équitables puis leur accorde un statut de victimes civiles de guerre en 1989. La prise en charge psychologique est mise en place en 1997. Il n’y avait rien auparavant. 

Après l’attentat retrace cette évolution. Elle fait par ailleurs écho au véritable parcours du combattant des victimes. La situation a-t-elle pour autant vraiment changé ? C’est ce que j’ai découvert en réalisant ce film: souvent encore, ce qu’ont dû subir les victimes anciennes se répète encore aujourd’hui, en particulier en ce qui concerne toutes les démarches administratives ou l’indemnisation, même si, il est vrai, des progrès ont été réalisés ou sont en passe de l’être  comme nous l’affirme la secrétaire d’État Juliette Méadel, grâce aux retours d’expériences et aux enquêtes épidémiologiques.  

Au final, les victimes anciennes et récentes suivent toutes le même processus de reconstruction, physique pour les blessés, psychologique pour toute, financière via les procédures d’indemnisation et judiciaire - sauf quand la police ne parvient pas à identifier les responsables (comme ce fut le cas en 1983 pour l’attentat du Grand Véfour, ou en 1996 pour l’attentat du rer Port-Royal) ou lorsque les terroristes ont été abattus ou se sont suicidés. Ces différentes phases de reconstruction structurent d’ailleurs le film. 

Mais Après l’attentat s’attachent également à montrer les bouleversements que subissent les victimes, dans leur vie personnelle et sociale. Comment apprennent-elle à gérer ce statut ou ce nouvel état, à recevoir et concevoir le regard d’autrui, à apprendre après l’attentat à vivre avec l’attentat, et sur le long terme, voire pour le restant de leur vie. 

Attentat  du rer Port-Royal le 3 décembre 1996, voilà vingt ans  
dont on ne connaît toujours pas les auteurs.


Votre documentaire rend bien compte de cette situation, grâce à sa mise en forme originale...

Dans mes deux précédents films (My american way of life, - Étoile de la SCAM 2016 ndlr - et My american way of war), la voix du narrateur était omniprésente. Dans Après l’attentat, il m’est très vite apparu indispensable de laisser la parole à tous ceux qui ont accepté de participer à ce film. D’où un documentaire sans voix off  ni commentaire (hormis celui parfois présent dans les archives, mais pris comme un témoignage in situ) ni fondu enchaîné, tout en plan de coupe. A cet égard, Après l'attentat se démarque des magazines et autres films de nature plus journalistique où le commentaire participe autant du dit que de la mise en scène, au risque de paraphraser ou d'induire l'événement, et de projeter une intentionnalité fantasmée, une imagerie en usant voire en abusant d'un pathos d'ambiance. Pourtant, aucune des victimes que j’ai rencontrées n’en manifeste. Elles refusent toute forme d’apitoiement, comme en témoigne dans le film le passage sur la notion d’empathie. En réalité, toutes se sont montrées très analytiques, réalistes, conscientes, objectives jusque dans leur subjectivité, pleines d’humour et sans aucune langue de bois. Cela était plutôt réconfortant, car notre intention était de donner la parole aux victimes et non de les faire parler, c'est à dire de leur faire dire ce que les non-victimes imaginent être une victime. Au regard des dizaines heures d'entretiens recueillies, je pense que le film rend bien compte de leur état (de conscience) et de leur situation.

Le point de vue documentaire s’affirme également par la nécessité de documenter ce film, grâce en partie aux images d’archives qui permettent de rappeler les contextes et les évolutions historiques et par la mise en situation de chacun des témoignages, les uns au regard des autres, mais aussi au regard d’eux-mêmes (j’ai interrogé des victimes qui avaient témoigné voilà quinze ou trente ans et dont j’ai retrouvé les archives, pour voir si leurs discours avaient changé). J’ai adopté aussi une lecture à la fois diachronique et synchronique (d’où la présence de dates à l’écran, qui permettent aux téléspectateurs de voir ce qui participe de la constante et du changement sur le long terme), thématique et chronologique. 

Cette construction fait écho à une démarche fondée sur l’anthropologie historique (dans laquelle l’analyse structurale voire structuraliste intègre la dimension historique). Elle vise à mettre en évidence les processus internes et externes, individuels et collectifs, en respectant l’autonomie de chaque témoignage lui-même mis en perspective au regard des autres (objectivation des paroles subjectives). J’espère toutefois que la narration reste fluide, dynamique, constante. 

A cet égard, il était aussi important que la structure du film corresponde à ce que vivent les victimes d’attentat. Celui-ci est perçu comme une rupture temporelle, une année zéro dans leur vie, et un ground zéro dans l’espace. Il y a un avant et il y a un après, et dans l’après, il y a un avec et il y a un après l'après (dans le meilleur des cas). Les tournages in situ sur les lieux des différents attentats illustrent ce passage, et le sentiment d’oubli qu’éprouvent les victimes (A noter que, l’école Ozar Hatorah a accepté de laisser filmer l’établissement pour la première fois depuis l’attentat et le massacre de 2012, et nous remercions chaleureusement son administration pour son accueil).     

Chaque étape dans la reconstruction des victimes prend racine au moment de l’attentat, mais son onde de choc peut perdurer un mois, un an, dix ans ou plus, en fonction de chaque personnalité. C’est pourquoi j’ai tenu à associer des victimes et des victimes ayant créer des associations (une manière de dépasser leur attentat, tout en restant dans l’attentat). Les institutionnels servent de contre-points objectifs et permettent de ressaisir les différentes problématiques. Elles mettent les propos des victimes en perspective en en prolongeant le champ de vision.  Enfin, toujours très marqué par Merleau-Ponty pour qui "le moi est la somme des états de conscience", j'ai cherché à faire en sorte que ce film soit précisément une somme d'états de conscience. Les expériences particulières, individuelles et subjectives mettent en relief un processus collectif et objectif.

Votre documentaire  interroge les victimes de 2015 et non celles de 2016...

Effectivement, les tournages se sont déroulés en juin 2015, au moment des attentats d'Orlando et d'Istanbul, et avant l'attentat de Nice... En fait, d'emblée, il n'était pas question d'interroger toutes les victimes de tous les attentats. Mon but était de  mettre en évidence le processus de reconstruction en voyant ce qui est commun à toutes les victimes et les évolutions qui existent entre les victimes plus anciennes et celles plus récentes qui ont bénéficié des avancées réalisées grâce aux combats des associations de victimes comme SOS-Attentats, ou plus institutionnelles comme l'INAVEM ou Paris Aide aux Victimes mais aussi grâce aux retours d'expériences. D'où une structuration en parallèles temporelles pour montrer soit que rien n'a vraiment changé (par exemple entre 1995 et 2015, quand les parents des victimes tentent de savoir ce qu'il est advenu de leur enfant, de leur conjoint...) soit pour affirmer un progrès ou des différences. La présence des dates qui figurent à l'image est là pour permettre au téléspectateur  - dont je crois à l'intelligence - de faire la correspondance via la confrontation et le lien.

De plus, si ce sont les attentats parisiens qui  ont  majoritairement été évoqués, c'est parce que Paris fut une cible privilégiée des terroristes. Toutefois, cette dimension géographique n'est en aucun cas limitative. De même que les victimes anciennes et récentes suivent le même processus de reconstruction, il en va également ainsi pour les victimes parisiennes et celles de province (sauf qu'elles sont moins bien informées).  D'ailleurs, nombreuses sont les victimes frappées à Paris mais originaires de banlieue ou de province. A cet égard, Après attentat s'adresse à tous et non à un public spécifiquement parisien. Il est centré sur les victimes et non auto-centré sur Paris. Il ne s'agit  pas d'un exercice égocentrique et narcissique, comme si Paris était le centre des attentats en oubliant ou en omettant la province (l'attentat de Nice démontre le contraire) et l'étranger. Il est d'ailleurs regrettable que d'aucuns se focalisent sur un quartier de Paris au risque d'oublier tous les autres. Les victimes de 2015 n'appartiennent pas toutes à cette "génération Bataclan", que l'on présente comme les nouveaux martyres... en oubliant d'une part qu'il y a eu le même soir des victimes au Stade de France (si les terroristes étaient parvenus à leur fin et avaient commis un attentat de masse, aurait-on qualifié les victimes du Stade de "génération Bataclan"?) et d'autre part que les terroristes cherchaient avant tout à tuer le plus grand nombre de personnes (d'où les terrasses, le Bataclan, le Stade de France). Comme le rappelle Georges Salines, Président de l'association 13 novembre: fraternité et vérité, et qui a perdu sa fille Lola assassinée au Bataclan, dans les enregistrements, les terroristes ne disent pas s'attaquer au mode de vie des Français mais agir parce que la France bombardaient la Syrie et Daesh en Irak...    

En réalité, ce documentaire dépasse les frontières et les travers d'une focalisation sur tel ou tel attentat. Il permet aux victimes des attentats qui ont eu lieu à l'étranger (Bruxelles par exemple) et à celles des attentats plus récents comme celui de Nice d'avoir des éléments de comparaison. En effet, le processus de reconstruction est identique pour toutes  les victimes (en tout cas, c'est ce que la confrontation des témoignages a démontré). De plus, si la profession de foi de l'association SOS attentat fondée en 1986, voilà trente ans (et dissoute en 2008), était "par et pour les victimes d'attentat), ce film a été réalisé avec des victimes et pour tout le monde (rares sont les personnes à savoir ce qui se passe après l'attentat). Bon, ensuite, 53 minutes est un format qui impose des choix - c'est à dire des coupes. Je garde en tête le projet d'un film sur les victimes d'attentat étrangères ou à l'étranger...

Le temps de production fut aussi très court... Je l'ai consacré pour prendre le temps de mettre en confiance les victimes, de les laisser venir à nous et advenir, pour recueillir une parole sans doute différente de celle immédiate et intrusive que cherchent à capter certains médias.  Nombreux sont ceux à faire souvent pression pour faire parler les victimes à vif et sur le vif, pour récolter le plus d'émotions, quitte à verser dans le sensationnalisme. Telle n'a jamais été notre intention. Et si d'ailleurs certaines victimes échaudées par une expérience médiatique malheureuse se sont a priori montré réticentes à livrer leur témoignage, a posteriori toutes nous ont avoué avoir été très satisfaites des conditions des entretiens - une expérience inédite pour elles. D'où un ton assez original aussi.

Colette Bonnivard, victime de l'attentat de la rue de Rennes en 1986, voilà exactement trente ans, 
présente la photo  d'elle volée par un photographe plus soucieux de sensationnalisme que de l'aider  


Colette Bonnivard nous a raconté comment elle fut blessée moralement au moment de l'attentat de la rue de Rennes en 1986 par l'attitude du photographe qui la canarde puis qui s'en va quand elle implore son aide. Nous avons recueilli plusieurs témoignages dans ce sens. C'est pourquoi ce film a toujours veillé à se montrer digne et respectueux des victimes, montrées dans toute leur dimension humaine (d'où ma volonté de conserver certaines hésitations, certaines langues qui fourchent parce qu'elles font sens). J'ai pris soin  également de ne pas monter d'images pouvant raviver certains traumatismes, sans toutefois établir de censure. Par exemple, au lieu de me focaliser par voyeurisme sur les cadavres (comme dans les archives de l'attentat de la rue de Rennes en 1986), j'ai préféré montrer la réalité de l'attentat in situ en privilégiant leur vue d'ensemble -  une manière de faire écho aux ressentis des victimes dans leur témoignage, de faire correspondre la forme et le fond. Il n'était pas question non plus d'enjoliver c'est à dire de trahir la réalité. Lorsque Christiane Daunizeau montre la photographie prise par les médecins de l'hôpital Cochin à son arrivée aux Urgences juste après l'attentat de Port-Royal en 1996, c'est aussi pour que les spectateurs se rendent compte de cette réalité. C'est elle qui nous a proposé ce face à face entre l'après de l'attentat et après l'après. Son commentaire très distancié et plein d'humour illustre aussi comment les victimes peuvent s'appréhender elle-même. 

Enfin, il eût été enfin pernicieux d'interroger des victimes trop récentes, comme celles des attentats de Nice, qui n'avaient pas réaliser un certain travail sur elle-même et auprès de leurs proches. Nous ne souhaitions pas mettre en péril leur processus de reconstruction, surtout quand on voit combien celui-ci est fragile et aléatoire ainsi que le montre Après l'attentat.  Nous avons respecté aussi le silence des victimes et n'avons choisi d'interroger que celles qui le souhaitaient, souvent après un travail de préparation et de mise en confiance. Les entretiens ont été aussi très longs, précis, sans pathos. C'était important que les victimes aient le temps et prennent le temps de s'exprimer. D’ailleurs, comme le film fait 53 minutes, la société de production Le Champ des Possibles a accepté d’ouvrir une chaine youtube où l’on pourra voir les témoignages des intervenants dans leur intégralité et dont voici le lien:



L'anniversaire des attentats du 13 novembre va être l'occasion d'un grand nombre de films, une concurrence ? et comment se démarque Après l'attentat ?

D'une certaine manière Après l'attentat participe à ces commémorations. Les attentats du 13 novembre  ont provoqué une prise de conscience dans l'ensemble de la population. Comme le dit la psychologue Carole Damiani dans le film, tout le monde s'est senti concerné parce que le terrorisme visait n'importe qui, à l'aveugle et non de manière ciblée comme ce fut le cas en 2012 à Montauban et Toulouse ou à Paris en janvier 2015. A cet égard, il est important et normal que plusieurs films abordent l'attentat ou l'après attentat, et je l'espère de manière complémentaire et non concurrentielle (ce serait dommage et dommageable). De plus, s'il s'agit vraiment de documentaires, c'est à dire offrant un point de vue particulier, chaque oeuvre se doit d'être originale. Et il est important que tous les films se fassent, je puis d'autant plus l'affirmer qu'Après l'attentat a bien failli  ne pas exister, pour des raisons de financements. La commission du CNC en effet a refusé d'accorder une subvention pourtant vitale pour une jeune et petite société de production. Nous n'en connaissons pas les motifs. Il s'agit pourtant d'un vrai documentaire ! En tout cas, contrairement aux autres films qui bénéficient de financements plus importants via Arte ou France 2, ce film s'est fait avec un financement a minima. J'ai d'ailleurs consenti à des sacrifices financiers importants pour que toute l'équipe puisse être rémunérée selon les conventions salariales et les prestataires payés. Guillaume Solignat, au son et au mixage, et la productrice également. Il était capital pour nous tous de tenir nos engagements auprès des victimes et de la chaine, d'autant plus que les victimes éprouvent le sentiments d'être oubliées. C'eût été leur faire une offense supplémentaire. Mais je  regarderai avec intérêt les autres films.

De même ce documentaire n'a strictement rien à voir avec le livre de Françoise Rudtezki, qui porte étrangement le même nom. En fait, le titre du film s'est imposé au lendemain du 13 novembre 2015. Il exprime clairement mon objectif. Et d'ailleurs, lorsque nous avons contacté Françoise Rudetzki, nous lui avons communiqué le titre de notre documentaire. Nous ne savions pas qu'elle écrivait un livre et ne nous doutions pas que son éditeur, selon elle, l'utiliserait. C'est le jour de l'enregistrement de son entretien, qu'elle nous a appris qu'Après l'attentat était l'un des titres susceptibles d'être retenu pour son livre ! Dans la mesure où le livre et le film n'avaient strictement rien à voir, nous avons volontiers accepté de laisser son éditeur l'utiliser comme en témoignent les échanges avec les services juridiques de Calmann-Levy  En tout cas, que tout soit bien clair: si Françoise Rudetzki a participé à notre film en qualité de victime au même titre que les autres participants et de témoin (elle fut dans les années 1980 à l'origine des nombreuses lois qui garantissent encore aujourd'hui la prise en charge des victimes d'attentats et qui leur accordent sinon un statut en tout cas une identité juridique), et même si elle a servi de relais auprès des autres victimes que son association SOS-Attentats avait accueilli - ce en quoi nous lui en sommes très reconnaissants et l'avons d'ailleurs remerciée dans le générique final du documentaire - en aucun cas elle n'a travaillé de quelque manière que ce soit à ce film, et son livre n'y est lié en aucune façon. D'ailleurs, alors qu'elle nous avait promis de nous en envoyer un exemplaire, nous n'avons jamais reçu ni pu lire encore son livre éponyme de notre film... Je me permets de le signaler par souci d'honnêteté intellectuelle car il y a eu quelques confusions dues à des imprécisions qui s'expliquent peut-être par la concomitance des sorties respectives dans le cadre des commémoration des attentats du 13 novembre...

En tout cas, Après l'attentat dépasse ce mouvement commémoratif, à travers une lecture plus historique. Les attentats de 1996 ont eu lieu voilà vingt ans, ceux de 1986 voilà trente ans. Ils ont été aussi violents que ceux de 2015. Leur terrorisme était également un terrorisme de masse. Pourtant, leurs victimes ont le sentiment d'avoir été délaissées, oubliées. C'est un peu aussi ce que montre mon film. Un attentat ne doit pas chasser des mémoires ceux plus anciens. Le nombre considérable des victimes n'est pas un critère ou alors il s'agit d'une plus-value morbide en soi. Il ne doit pas être un motif d'attention particulier. Car chaque victime traverse les mêmes épreuves, suit le même processus de reconstruction. Et c'est aussi le travail accompli par les victimes d'attentats anciens qui explique pourquoi et comment la prise en charge des victimes récentes a pu se réaliser certes avec quelques dysfonctionnements mais toujours au mieux. Il était important de leur rendre cet hommage et de montrer aussi aux victimes du 13 novembre qu'il existe toujours un moyen de dépasser son attentat quitte à apprendre à vivre avec. 





BONUS DU FILM



Bonus 1: 
la question de la RÉSILIENCE





Bonus 2:
la question du TRAVAIL après un attentat





BONUS 3

MON ATTENTAT
(version longue des récits d'attentats présents dans le film)



MON ATTENTAT
Récit de Philippe Rouault
Attentat de la rue Marbeuf  Paris 1982






MON ATTENTAT
Récit d'Isabelle Simon
Attentat de la rue Cardinet, 1982







MON ATTENTAT
Récit de Françoise Rudetzki
Attentat du Grand Véfour,  23 décembre 1983






MON ATTENTAT
Récit de Colette Bonnivard
Attentat de la rue de Rennes Paris 1986





MON ATTENTAT
Récit de Guillaume Denoix de Saint Marc
Attentat du DC10 d'UTA  Désert du Ténéré 1989








MON ATTENTAT
Récit d'Annick Brocheriou
Attentat du RER Saint-Michel, Paris 1995







MON ATTENTAT
Récit de Christiane Daunizeau
Attentat du RER Port-Royal, Paris 1996








MON ATTENTAT
Récit de Clara Koulaïmah
Attentat du Petit Cambodge, 13 novembre 2015







MON ATTENTAT
Récit de Caroline Langlade
Attentat du Bataclan, 13 novembre 2015









MON ATTENTAT
Récit de Georges Salines
Attentat du Bataclan, 13 novembre 2015








LISTE DES PARTICIPANTS


Victimes des attentats:

Brigitte Béral (attentat rue de Rennes 1986)
Colette Bonnivard (attentat rue de Rennes 1986)
Annick Brocheriou (fille décédé dans l'attentat du rer Saint-Michel, 1995)
Christiane Daunizeau (attentat du rer Port-Royal, 1996)
Clara Koulaimah (amie décédée attentat du Petit Cambodge, 13 novembre 2015)
Philippe Rouault (attentat rue Marbeuf, 1982)
Samuel Sandler (fils et petits enfants tués dans l'attentat de Toulouse, 2012)
Isabelle Simon (attentat rue jardinet/lycée Carnot 1982)


Victimes et responsables d'associations:

Guillaume Denoix de Saint Marc (père tué dans l'attentat du DC10 d'UTA 1989 - AFVT)
Caroline Langlade (attentat du Bataclan, 13 novembre 2015 et association Life for Paris)
Françoise Rudetzki (attentat du Grand Véfour en 1983 et SOS attentats)
Georges Salines (filles tuées au Bataclan, et association 13 novembre: fraternité et vérité)



Responsables politiques ou d'association:

Carole Damiani (Psychologue à Paris aide aux Victimes)
Michèle De Kerckhove (Présidente de l'INAVEM)
Stéphane Gicquel (Président de la FENVAC)
Juliette Méadel (Secrétaire d'État chargée de l'aide aux victimes)
Sébastien Piétrasanta (Député, rapport de la commission d'enquête parlementaire sur les attentats du 13 novembre)



Extraits du film



La reconstruction physique





L’indemnisation




Les impliqués, des victimes ?




 Remerciements 
(générique fin du film)

Nous remercions chaleureusement tous ceux
qui ont participé à ce film :

Françoise Rudetzki

Brigitte Beral
Colette Bonnivard
Annick Brocheriou
Carole Damiani
Christiane Daunizeau
Michèle De Kerckhove
Guillaume Denoix de Saint Marc
Christine Ehly
Stéphane Gicquel
Nicole Guedj
Clara Koulaimah
Caroline Langlade
Juliette Méadel
Sébastien Pietrasanta
Philippe Rouault
Georges Salines
Samuel Sandler
Isabelle Simon

Les associations d’aide aux victimes
13 novembre : Fraternité et Vérité
AFVT
FENVAC
INAVEM
Life for Paris
Paris Aide aux Victimes

 Monsieur Monsonego
de l’établissement Ohr Torah de Toulouse
La synagogue de Versailles
Le lycée Carnot, Paris - Monsieur Devaux
Le centre des monuments nationaux 
Le Grand Véfour
La Belle Equipe
Le Petit Cambodge
Le Carillon

Daniel Defontaine



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